Les vagues de chaleur et leurs effets sur la santé

Le terme « vague de chaleur » est un terme générique qui désigne une période au cours de laquelle les températures peuvent entrainer un risque sanitaire pour la population.

Il recouvre les situations suivantes :

  • Le pic de chaleur : chaleur intense de courte durée (un ou deux jours) présentant un risque sanitaire, pour les populations fragiles ou surexposées, notamment du fait de leurs conditions de travail et de leur activité physique ; il peut être associé au niveau de vigilance météorologique jaune ;
  • L’épisode persistant de chaleur : températures élevées (Indice Biométérologique proches ou en dessous des seuils départementaux) qui perdurent dans le temps (supérieur à trois jours) ; ces situations constituant un risque sanitaire pour les populations fragiles ou surexposées, notamment du fait de leurs conditions de travail et de leur activité physique ; il peut être associé au niveau de vigilance météorologique jaune ;
  • La canicule : période de chaleur intense pour laquelle les IBM atteignent ou dépassent les seuils départementaux pendant trois jours et trois nuits consécutifs et susceptible de constituer un risque sanitaire notamment pour les populations fragiles ou surexposées ; elle est associée au niveau de vigilance météorologique orange ;
  • La canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son étendue géographique, à forts impacts non seulement sanitaires mais aussi sociétaux ; elle est associée au niveau de vigilance météorologique rouge.

La chaleur a un effet immédiat sur l’organisme, dès les premières augmentations de température : les impacts de la chaleur sur la santé ne se limitent pas aux phénomènes extrêmes.

Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain active des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température (transpiration, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés, etc.). Il peut cependant arriver que ces mécanismes de thermorégulation soient débordés et que des pathologies liées à la chaleur se manifestent, dont les principales sont les maux de tête, les nausées, les crampes musculaires, la déshydratation. Le risque le plus grave est le coup de chaleur, qui peut entraîner le décès.

Les risques sur votre santé peuvent survenir dès les premiers jours de chaleur.
Des gestes simples permettent d’éviter les accidents. Il faut se préparer AVANT les premiers signes de souffrance corporelle, même si ces signes paraissent insignifiants.

Canicule, fortes chaleurs : adoptez les bons réflexes

Pendant les fortes chaleurs. Protégez-vous.

  • Restez au frais (chez vous ou dans un lieu rafraîchi) ;
  • Buvez de l’eau (sans attendre d’avoir soif) ;
  • Mouillez-vous le corps ;
  • Fermez les volets et fenêtres le jour, aérez la nuit ;
  • Mangez frais, équilibré et en quantité suffisante ;
  • Évitez l’alcool ;
  • Prenez des nouvelles de vos proches les plus fragiles.

En cas de malaise, appeler le 15

La plateforme téléphonique d’information « canicule » peut être activée en fonction de la situation météorologique nationale

Si la situation météorologique nationale l’exige, en cas de canicule d’ampleur nationale, le ministère chargé de la Santé peut activer une plateforme téléphonique d’information « Canicule ».
Lorsque celle-ci est activée, n’hésitez pas à téléphoner pour obtenir toutes les réponses à vos questions concernant la vague de chaleur en cours.

Les effets des vagues de chaleur sur la santé

Les effets sanitaires directs

Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain active des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température. Quand ces mécanismes sont débordés, des pathologies liées à l’exposition à la chaleur se manifestent : insolation, crampes, déshydratation, coup de chaleur, voire décès.

À côté des risques de coup de chaleur ou de déshydratation qui sont les plus connus, l’hyponatrémie représente une complication grave souvent méconnue : il s’agit d’une diminution de la concentration de sel dans le sang, qui peut résulter d’un apport excessif d’eau par rapport au sodium (sel), ou d’un excès de perte de sel par rapport à l’élimination en eau. Elle peut être favorisée par l’âge, certaines maladies chroniques et certains traitements médicamenteux.

Par ailleurs, en cas de vague de chaleur, certains médicaments sont susceptibles d’aggraver un syndrome d’épuisement-déshydratation ou un coup de chaleur. Pour autant, l’adaptation d’un traitement médicamenteux en cours doit être considérée au cas par cas par le professionnel de santé. Enfin, l’exposition à des températures élevées peut aussi avoir une incidence sur la conservation des médicaments, particulièrement ceux nécessitant des précautions particulières de stockage et de conservation.

Pour en savoir plus sur le sujet, rendez-vous sur la page dédiée du site internet de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/produits-de-sante-cosmetiques-et-tatouages-en-ete-adoptez-les-bons-reflexes/le-point-sur-vos-traitements

L’apparition des effets sanitaires liés à la chaleur ne se limite pas aux phénomènes extrêmes mais peut être constatée dès la survenue d’un pic de chaleur correspondant au niveau de vigilance météorologique jaune. Ces impacts sont particulièrement importants lorsque les températures restent élevées la nuit, empêchant les organismes de récupérer de la chaleur diurne. L’exposition répétée à des vagues de chaleur fragilise donc particulièrement les populations vulnérables en n’offrant que peu de temps de repos aux organismes sollicités dans la durée à des températures extrêmes en journée et restant élevées la nuit. Aussi, il convient de ne pas considérer que les organismes sont habitués à la chaleur au fur et à mesure de l’été, mais au contraire que ceux-ci sont davantage fragilisés par les vagues passées.

En outre, il est probable que la plus grande occurrence des vagues de chaleur ainsi que le risque accru de survenue de canicules extrêmes se traduisent par une augmentation du nombre de pathologies liées à l’exposition à la chaleur, du nombre de recours aux soins et du nombre de décès prématurés en lien avec la chaleur, non seulement parmi les populations vulnérables à la chaleur mais aussi plus largement au sein de l’ensemble de la population. L’accompagnement sanitaire et social des personnes vulnérables à domicile joue ainsi un rôle essentiel dans la prévention des décès à domicile.

Ils se manifestent en première instance chez certaines populations, qui sont plus vulnérables à la chaleur. Cependant, plus l’intensité de la chaleur va augmenter et plus la part de la population éprouvant des difficultés à maintenir une thermorégulation efficace va augmenter : c’est l’ensemble de la population, même jeune et en bonne santé, qui va être concernée lorsque la température va augmenter et que des canicules voire des canicules extrêmes vont se produire.

Pour autant, il convient de noter que si les populations vulnérables sont les plus susceptibles d’être impactées par des vagues de chaleur faibles à modérées (niveau de Vigilance jaune à orange), en particulier les personnes de plus de 75 ans, les derniers bilans de mortalité et de morbidité réalisés par Santé publique France tendent à montrer que l’ensemble de la population, y compris jeune, peut être concernée dès l’augmentation des températures. Les conséquences sanitaires d’une exposition à la chaleur se mesurent donc non seulement par l’augmentation du recours aux soins d’urgence pendant les vagues de chaleur pour pathologies liées à la chaleur, mais également par une augmentation très rapide de la mortalité, observée dès l’exposition.

Les effets sanitaires indirects

L’augmentation de température a pour corollaire une augmentation des risques sanitaires indirects tels que :

  • Le risque de noyades
    En France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès, dont environ 400 pendant l’été. Les enquêtes épidémiologiques montrent que le nombre quotidien de noyades accidentelles suivies ou non d’un décès, augmente pendant les périodes de fortes chaleurs.

    La dernière enquête, menée à l’été 2021, a recensé 1 480 noyades accidentelles dont 27 % suivies de décès. Un nouveau dispositif de surveillance épidémiologique a été mis en place à partir de l’été 2023 : auparavant triennale, la surveillance évolue vers un suivi annuel avec l’objectif de produire des indicateurs de pilotage pour une prévention adaptée durant la saison estivale. Cette surveillance annuelle des noyades accidentelles durant l’été est basée sur l’analyse des passages aux urgences à partir d’Oscour® (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences) et des données de noyades suivies de décès sur le lieu de noyade collectées par le Snosan (Système national d’observation de la sécurité des activités nautiques).

    Des messages de prévention spécifiques visant la prévention des noyades en cas de fortes chaleurs sont diffusés chaque été ; ils incluent notamment le rappel des bons gestes permettant d’éviter le risque de choc thermiques lors des baignades.
  • L’augmentation des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires liées à la pollution atmosphérique, dont l’ozone et les particules fines :
    En milieu urbain notamment, et en particulier lors des journées chaudes et ensoleillées lorsque les conditions de dispersion ne sont pas favorables, l’élévation des températures favorise la production d’ozone troposphérique. De manière plus large sur le territoire, les incendies de forêt, dont la fréquence d’observation augmente au fil des saisons estivales, sont de forts contributeurs aux émissions de particules fines exposant la population. Des études menées dans 18 villes françaises ont montré que le risque de décès associé à l’ozone et aux particules fines était plus important les jours chauds.
    Il y a ainsi une synergie entre les effets négatifs des polluants et la température. D’après un rapport du HCSP, il est recommandé d’éviter les sorties en début d’après-midi entre 12h et 16h en cas d’épisode de pollution à l’ozone.
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