Situation sanitaire vis-à-vis de la grippe aviaire
Depuis le 25 septembre 2022, date de la mise en évidence du 1er foyer d’influenza aviaire à Favières sur une basse-cour, 3 autres foyers ont été déclarés en Seine-et-Marne : le 11 octobre à Villeneuve le Comte (détection du virus sur les oies sauvages), le 21 octobre à Fontenailles (détection sur des faisans d’élevage), le 26 octobre à Ussy-sur-Marne (détection sur une basse-cour).
Cette accumulation d’événements sanitaires en l’espace d’un mois est le reflet d’une situation vis-à-vis de la grippe aviaire qui ne cesse de se dégrader depuis le début août à l’échelle européenne et nationale. Depuis le 2 octobre 2022, le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire a pris la décision d’élever le niveau risque de négligeable à modéré. Dans 77 communes du département situées en zone humide en bordure de Seine (zone à risque particulier) s’appliquent des mesures de biosécurité renforcée.
Si les souches virales d’influenza aviaire qui circulent actuellement en Europe ne présentent pas de danger pour la santé humaine, la grippe aviaire est une maladie très contagieuse des oiseaux, domestiques ou sauvages.
Depuis l’hiver 2015, la France a connu 4 épizooties majeures à influenza majeure. Les 3 premières n’avaient touché, à quelques exceptions près, « que » les bassins du Sud Ouest avec, à chaque fois, la destruction de près de 4 millions de volailles ; la dernière en 2022 a été d’une ampleur inédite affectant n’ont seulement les départements du Sud Ouest, mais également l’oust de la France (notamment la Vendée et le Maine-et-Loire) avec un final plus de 16 millions de volailles détruites.
Qu’est-ce que l’influenza aviaire et quels sont les risques ?
L’influenza aviaire est une maladie virale très contagieuse des oiseaux, domestiques ou sauvages. Elle représente un risque important pour la santé des volailles, mais les souches virales qui circulent actuellement en Europe ne sont pas « zoonotiques », c’est-à-dire que cette maladie aviaire ne présente aucun danger pour la santé humaine.
Le virus de l’influenza aviaire peut être introduit dans une basse-cour :
- De façon directe : par l’introduction d’une poule malade (qui peut ne pas encore montrer de signes cliniques).
- De façon indirecte : par les fientes, les aérosols, les débris de plumes de poules ou d’oiseaux sauvages contaminés. Les personnes en contact des oiseaux contaminés peuvent être des vecteurs indirects du virus auprès d’autres oiseaux.
Que dois-je faire pour protéger mes oiseaux
1) Limiter les introductions de poules dans le poulailler et en cas d’introduction
- Assurer une quarantaine d’une dizaine de jours minimum.
- Assurer une surveillance spécifique de l’animal introduit.
2) Augmenter la surveillance de la santé des oiseaux
- Connaître les principaux signes évocateurs de l’influenza aviaire, qui sont :
- Prostration, plumes ébouriffées, arrêt de l’alimentation.
- Possible coloration bleutée de la peau et des muqueuses (cyanose)
- Œdème de la tête, hémorragies et petites taches de sang sous la peau.
- Possible diarrhée verdâtre.
- Mortalité soudaine d’un ou plusieurs individus dans le poulailler.
- En cas de mortalité ou de symptômes : contacter son vétérinaire sans délai.
3) Limiter les contacts humains avec vos oiseaux
- Limiter les visites de personnes qui pourraient être des vecteurs passifs du virus.
- Limiter les visites aux soins de base (nourrissage et récupération des œufs), éviter de manipuler les poules.
4) Limiter les contacts avec d’autres oiseaux
- Limiter le contact et les échanges de volailles avec d’autres basses-cours.
- Si votre élevage est en lien étroit (géographique ou par les relations familiales) avec un élevage commercial de volailles, renforcer les mesures de biosécurité et de surveillance.
- Protéger vos poules des oiseaux sauvages : les maintenir das un parcours/enclos couvert d’un filet, protéger les mangeoires de l’accès aux oiseaux sauvages.
5) Renforcer l’hygiène de votre poulailler
- Se laver les mains avant et après être allé voir les animaux.
- Mettre une tenue spécifique (blouse) pour visiter et/ou nettoyer le poulailler.
- Mettre des chaussures spécifiques au poulailler ou des surchaussures.
Focus : comment réaliser le nettoyage et la désinfection ?
Le nettoyage et la désinfection (N&D) sont des points clefs pour vous assurer de ne pas faire entrer le virus dans votre poulailler. Pour cela, il faut être sûr de son efficacité.
Le N&D concerne :
- Le poulailler et tout le petit matériel accessoire. Le poulailler doit être nettoyé régulièrement et la fréquence dépend du nombre d’animaux.
C’est-à-dire nettoyer les surfaces avec un détergent pour enlever toute matière organique avant de passer à la désinfection. Les désinfectants ne sont efficaces que si le nettoyage préalable a été complet, en éliminant notamment la poussière, les débris et la matière organique. - Les chaussures utilisées pour la visite du poulailler/de l’enclos si elles ne sont pas spécifiques à celui-ci ou lors de visite d’autres poulaillers ou de regroupements d’animaux.
C’est-à-dire applique des désinfectants à l’aide de brosses, éponges ou sprays en laissant agir le temps recommandé par le fabriquant pour une efficacité optimale. Utiliser des équipements de protection personnelle (lunettes, gants, etc.). - Le matériel et/ou l’environnement ayant servi à transporter un animal malade (caisse de transport, cage de quarantaine, etc.) avec des détergents et désinfectants homologués virucides, aux doses recommandées par le fabricant.
N.B. : l’eau de javel peut être utilisée, mais sous réserve que le nettoyage préalable ait totalement éliminé la matière organique
La gestion de la litière
En cas de contamination de vos animaux, le virus influenza aviaire peut rester infectieux pendant plusieurs semaines dans l’environnent et notamment dans la litière.
Ainsi, pour éviter toute propagation du virus par les matières fécales, il est recommandé :
- De conserver les fientes sur place et, si possible, de les composter.
- D’enfouir les fientes dans le jardin (hors de portée des volailles !)
En cas de mortalité
- Ne pas éliminer les fientes ou animaux morts avec les déchets ménagers !
- Si une mortalité anormale touche vos animaux, il est recommandé de prendre contact sans délai auprès de votre vétérinaire pour vérifier la cause de la mortalité et sécuriser la prise en charge du cadavre.
La consommation des œufs
Le virus influenza aviaire H5N8 ne représente AUCUN danger pour la santé humaine : ni par contact avec les oiseaux ni par la consommation des œufs.
Rappel : afin d’éviter tout risque de transmission d’autres maladies (salmonelloses notamment), il est obligatoire de consommer les œufs dans le strict cadre familial.